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The relationship between rural elites and rural space is not an economic or sociological question. It must be registered at the top of the issues, visible and latent, relating to highly strategic political questions in Morocco. During the colonial period, the rural elites not only exploited the peasantry and robbed them of their land, but were at the heart of a great conspiracy with colonization against the Palace. Independence should, in principle, leave no room for these elites. It was quite legitimate for this independence to be the consecration of real socio-economic development in Morocco. Agrarian reform will impose itself as a necessary step to meet the socio-economic expectations of the Moroccan population, in general, and of the peasantry, in particular. Indeed, after independence, various observations will highlight the importance of this agrarian reform, in particular the inequality in the distribution of agricultural land and its socio-political consequences, essentially the pressure that the rural exodus could exert on cities. Thus, for the 1960-1964 five-year plan, such a reform is vital for the socio-economic development of Morocco. The National Irrigation Office will constitute the institutional expression of the agrarian reform desired by independent Morocco. This office was driven by a great ambition based on the need for a transformation of agrarian structures in Morocco. A transformation which is supposed to develop the Moroccan peasantry and, consequently, the rural space. At the heart of the actions and operations of the National Irrigation Office was the idea of liberating Moroccan agriculture, not only from the colonial heritage, but also from the rural elites who sought only to protect their interests in the country. Detriment of those of the peasantry. However, for the Palace, the agrarian reform and its institutional tool, the National Irrigation Office, are likely to call into question the status quo of the rural space, in particular the interests of the rural elites and, above all, political stability. Of the state apparatus. This is the reason why it will proceed, on the one hand, to the abandonment of any reference to the agrarian reform - which will be replaced by the agricultural reform - and, on the other hand, the dissolution of the National Office. Irrigations to put an end to all agrarian dynamics.
Le rapport entre élites rurales ET espace rural n’est pas une question économique ou sociologique. IL doit être inscrit au sommet des enjeux, visibles ET latents, relatif aux questions politiques hautement stratégiques au Maroc. Lors de la période coloniale, les élites rurales non seulement exploitaient la paysannerie ET lui spoliaient son foncier, mais étaient au coeur d’une grande conspiration avec la colonisation contre le Palais. L’indépendance devrait, en principe, ne laisser aucune place à ces élites. IL était, tout à fait légitime, que cette indépendance soit la consécration d’un réel développement socio-économique du Maroc. La réforme agraire va s’imposer comme passage obligé pour répondre aux attentes socio-économiques de la population marocaine, en général, et de la paysannerie, en particulier. En effet, après l’indépendance différents constats vont mettre en exergue l’importance de cette réforme agraire, notamment l’inégalité dans la répartition des terres agricoles ET ses conséquences socio-politiques, essentiellement la pression que pourrait exercer l’exode rurale sur les villes. Ainsi, pour le plan quinquennal 1960-1964, une telle réforme est vitale pour le développement socio-économique du Maroc. L’Office National des Irrigations va constituer l’expression institutionnelle de la réforme agraire voulue par le Maroc indépendant. Cet office a été animé par une grande ambition fondée sur la nécessité d’une transformation des structures agraires du Maroc. Une transformation qui est censée développer la paysannerie marocaine et, par voie de conséquence, l’espace rural. Au coeur des actions ET opérations de l’Office National des Irrigations se trouvait l’idée de la libération de l’agriculture marocaine, non seulement de l’héritage colonial, mais aussi des élites rurales qui ne cherchaient qu’à protéger leurs intérêts au détriment de ceux de la paysannerie. Or, pour le Palais, la réforme agraire et son outil institutionnel, l’Office National des Irrigations, sont de nature à mettre en cause le statu quo de l’espace rural, notamment les intérêts des élites rurales et, surtout, la stabilité politique de l’appareil de l’Etat. C’est la raison pour laquelle il sera procédé, d’une part, à l’abandon de toute référence à la réforme agraire -qui sera remplacée par la réforme agricole- et, d’autre part, la dissolution de l’Office National des Irrigations pour mettre fin à toute dynamique agraire.
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