المصدر: | مجلة مؤانسات |
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الناشر: | المعهد العالي للدراسات التطبيقية في الإنسانيات بسبيطلة |
المؤلف الرئيسي: | Basli, Nedia (Author) |
المجلد/العدد: | ع1 |
محكمة: | نعم |
الدولة: |
تونس |
التاريخ الميلادي: |
2021
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الشهر: | ديسمبر |
الصفحات: | 27 - 38 |
رقم MD: | 1291832 |
نوع المحتوى: | بحوث ومقالات |
اللغة: | الفرنسية |
قواعد المعلومات: | HumanIndex |
مواضيع: | |
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المستخلص: |
Cet article se propose d’interroger le statut romanesque de La vie de Marianne de Marivaux. Ce roman épistolaire autobio¬graphique, qui s’inscrit dans un courant marqué par la dénégation de la fiction, se donne à voir également comme un roman en quête de légitimité. Le XVIIIe, étant le siècle des Lumières, tend à renvoyer une image de prolifération des libertés. Cela est peut-être vrai à bien des égards, mais la liberté d’expression connaissait encore, à l’époque, des restrictions abusives. Ainsi le roman est-il jugé d’une sensibilité poussée à l’exubérance, non conforme aux règles et, de surcroît, sus-ceptible de receler des idées subversives et critiques. La sentence ne se fait pas attendre et une vague proscription s’abat sur les créations romanesques : « au cours de l’année 1737, toute une série de me¬sures fut prise pour réorganiser et renforcer le système plus ou moins archaïque et inefficace de la censure des imprimés » Loin des écrivains l’idée d’abdiquer à un jugement d’un tel des-potisme, ils s’ingénièrent afin de contourner la censure et de s’adap¬ter à une réalité sociale devenue hostile à l’appellation de roman mais non au genre. C’est en lisant « jamais fille chaste n’a lu de ro¬man» ou encore « j ’avais même lu quelques romans à la dérobée» dans des œuvres comme La Vie de Marianne et La nouvelle Héloïse, qu’on comprend l’ampleur de la diffamation qu’était l’appellation de roman et qu’on se rend compte que cette diffamation ne porte que sur le nom et ne touche guère au contenu, car La Vie de Marianne et La Nouvelle Héloïse sont bel et bien des romans. Marivaux dans le deuxième avertissement de la deuxième partie de La Vie de Ma¬rianne se joue de ce paradoxe, en signalant la critique des lecteurs qui n’apprécient point les réflexions éparpillées un peu partout dans l’œuvre et qui veulent donc un récit se rapprochant plus des romans que des essais philosophiques. Marivaux signale par cela le goût gé¬néral de l’époque marqué par un penchant vers ce roman tant blâmé. Alors comment se sortir de cette impasse. Comment créer un roman qui n’en est pas un ? Comment Marivaux dans La Vie de Marianne est-il parvenu à contourner la censure, tout en faisant apprécier son œuvre d’un public friand de romanesque ? Mais l’illusion du réel est-elle sans faille? Jan Herman dans son livre Le Mensonge romanesque apporte quelques réponses à travers une étude de la diègese et du péritexte des romans épistolaires du XVIIIe siècle, George May dans son livre Le Dilemme du roman au XVIIIe siècle examine la perspective de la critique quant à l’évolution du genre romanesque au XVIIIe siècle, et explore les obligations qui semblent régir la poétique du roman à l’époque. C’est dans la même perspective qu’on va examiner le cas de La Vie de Marianne et les subterfuges intentionnellement adoptés par l’auteur afin de falsifier l’identité de ce roman en le présentant comme les mémoires d’une femme nommée Marianne. |
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