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La lecture de Silence, on développe, du romancier ivoirien Jean-Marie Adiaffi, impose un constat: des langues ivoiriennes, porteuses de leur univers culturel, côtoient et tutoient le français au point de s’ancrer dans la trame même de l’expression française qui en sort remodelée, méta-morphosée, réinventée. Si les xénismes qui campent les menus, les croyances et les pratiques populaires ivoiriens constituent la matérialisation des langues locales dans l’écriture adiaffienne, le recours au collage des idiolectes, au défigement des expressions lexicalisées, à la décon-textualisation et la recontextualisation de formules françaises célèbres et à la déconstruction morpho-syntaxique fait de cette écriture un creuset où les champs du possible de la langue sont expérimentés, interrogés et sollicités. Cette orchestration imprime à l’expression un cachet d’inventivité hors des normes consacrées. C’est cette pratique langagière de la cohabitation et du dialogue des langues et des cultures qui, dans une dynamique éclectique combinant les principes des grammaires prescriptive et descriptive, est visitée et questionnée pour que soit cerné l’enjeu auquel elle obéit.
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