Abstract: |
Selon les projections de l’Observatoire Démographique et Statistique de l’Espace francophone en collaboration avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’avenir de la langue française et, par conséquent, celui de l’espace géopolitique dont elle est le socle, serait en Afrique, notamment en Afrique francophone subsaharienne. La présente étude examine la situation du français dans cette zone du monde à l’aune de l’histoire des relations internationales franco-africaines. En considérant le fait que l’Afrique noire francophone est depuis quelques années le théâtre de nombreuses mani-festations antifrançaises, en considérant également l’abondant développe-ment d’un métadiscours francophone plutôt francophobe qu’on y observe, l’étude se propose de questionner la corrélation qui s’y tisse entre, d’une part, les relations internationales (RI) franco-africaines et, d’autre part, l’image du français et de la F/francophonie en Afrique noire francophone. A quelques réserves aux projections optimistes du français en Afrique. Suivant une double perspective fonctionnaliste et postcoloniale, elle établit une corrélation entre d’une part les relations internationales (RI) franco-africaines et d’autre part l’image du français et de la F/francophonie en Afrique noire francophone. Il en résulte que la français et la francophonie n’ont pas très bonne presse en Afrique noire francophone et que cette situation est consécutive aux relations internationales franco-africaines qui peinent à se défaire de l’orthodoxie coloniale ; que cette francophobie n’est pas sans conséquence sur l’évolution du français en Afrique et que, pour favoriser l’objectivation des projections optimistes du français en Afrique il faut aller au-delà d’une maximisation de l’alphabétisation des sociétés africaines: d’une part en décolonisant les imaginaires français et africains pour créer les conditions favorables au new deal franco-africain que recèle le projet francophone, d’autre part en élevant les langues nationales africaines au même degré de prestige que le français.
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