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|b In the fall of 1947, the Algerian Service for Youth Movements and Popular Education invited metropolitan artists and writers to Sidi Madani near Blida for cultural meetings. The announced program allowed the guests plenty of free time to continue their personal work. Henri Calet and Francis Ponge seized the opportunity, the former to complete his narrative "Le Tout sur le tout" (published in 1948), and the latter to delve deeper into a literary theory he had been developing for some time. At the same time, both men took notes on what they saw in Algeria. In a volume titled "Mes impressions d’Afrique," we have collected Calet's unpublished notes (PUL, 2019). Ponge, on the other hand, wrote "My Creative Method," "Pochades en Prose," and "Le Porte-Plume d’Alger," three texts published in Volume I of his Complete Works (Bibliothèque de la Pléiade, NRF, Gallimard, 1999). The article presents these meetings in Sidi-Madani and questions the colonial stereotypes that influenced the perception of the two writers. It then compares two writings on the same subject, leading to the ethical and political stance of the two men as culturally foreign individuals in a country that, at that moment in history, was French.
|d À l’automne 1947, le Service algérien des Mouvements de Jeunesse et d’Éducation populaire invita à Sidi Madani près de Blida, des artistes et écrivains métropolitains pour participer à des rencontres culturelles. Le programme annoncé laissait aux invités beaucoup de temps libre pour poursuivre leurs travaux personnels. Henri Calet et Francis Ponge se saisirent de l’occasion, le premier pour achever son récit Le Tout sur le tout (publié en 1948); le second pour approfondir une théorie littéraire amorcée depuis longtemps. En même temps, les deux hommes prirent des notes sur ce qui leur était donné à voir en Algérie. Dans un volume intitulé Mes impressions d’Afrique, nous avons rassemblé les notes inédites de Calet (PUL, 2019). Ponge quant à lui rédigea «My creativ method», «Pochades en prose» et «Le Porte-plume d’Alger», trois textes publiés dans le volume I de ses Œuvres complètes (Bibliothèque de la Pléiade, NRF, Gallimard, 1999). L’article présente ces rencontres de Sidi-Madani et s’interroge sur les clichés coloniaux qui orientent la perception des deux écrivains. Puis il compare deux écritures autour d’un même sujet, pour déboucher sur la position éthique et politique des deux hommes, en situation objective d’étrangers culturels en un pays qui, à ce moment de l’histoire, était français.
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