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Dans cet article, j'examine une tension à la fois complexe et délicate entre, d'une part, la monétisation des données à caractère personnel en tant que bien commercialisable, et d'autre part, leur protection stricte en tant que droit fondamental de l'individu. Cette analyse s'articule autour de deux approches juridiques contrastées : la patrimonialisation et l'extrapatrimonialité des données personnelles. Dans la première approche, les données personnelles sont traitées comme tout autre bien négociable, ce qui favorise leur valorisation économique et crée des opportunités tant pour les individus que pour les entreprises. Cependant, une telle perspective pourrait compromettre la sécurité des données et renforcer l'hégémonie des grandes entreprises aux dépens des individus. À l'inverse, la seconde approche considère les données personnelles comme des extensions de la personnalité de l'individu, nécessitant une protection rigoureuse en tant que droit fondamental inaliénable. Bien que cette approche protège les droits individuels en matière de vie privée, elle pourrait limiter l'innovation et réduire la compétitivité des entreprises en restreignant l'exploitation commerciale des données personnelles. Pour relever les défis de la gouvernance des données personnelles, l'article propose une approche hybride, combinant l'exploitation économique permise par la patrimonialisation avec une réglementation rigoureuse inspirée de l'extrapatrimonialité pour protéger la vie privée de l'individu.
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