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|d L'étude du corps humain au XVIIe siècle intéresse aussi bien les médecins, les philosophes que les hommes de religion, les moralistes et les artistes. Selon les médecins de l'époque, les femmes sont d'une nature corporelle faible, faiblesse liée à leur chair molle, au dysfonctionnement régulier de leur matrice et leur humeur froide et humide. Cette théorie de la faiblesse dans leur nature organique remonte à la médecine humorale de l'Antiquité grecque au Moyen-âge. Elaborée par Hippocrate, (vers 460- 370 av. J.C.) puis par les auteurs du Corpus Hippocraticum, la théorie des humeurs prévaut dans l'histoire de la médecine jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Cette médecine féminine reste entravée dans la logique qui réduit le féminin à une incomplétude et un galénisme qui l'enferment dans la spécificité de l'utérus. Cette idée de faiblesse s'accentue quand les femmes sont atteintes de troubles psychologiques. Par leur gestuelle et leur langage irrégulier elles sont vite exclues par la société. A Aix-en-Provence, elles sont internées dans un hôpital spécialisé nommé l'Hôpital des Insensés qui est créé vers 1691 et ce dans le but de débarrasser la société de l'«extravagance» et des «scandales et désordres publics causés par ces personnes». Les mettre à l'écart semble être à cette époque la seule solution pour protéger et régulariser la société. Dans cette étude, nous voulons définir la notion de folles, reconstituer leur classification et de là appréhender leur vécu. Nous voulons, également, dégager les contours de cette catégorie et les différents types de traitements qui leur sont administrés. Cette étude s'organise autour de deux axes : le premier porte sur la définition et la classification des catégories de femmes reçues dans l'hôpital des Insensés à Aix-en- Provence, le second s'intéresse au traitement moral et corporel de ces personnes. Les documents utilisés permettent d'avoir une vue d'ensemble sur la vie de cette catégorie de femmes ( ). il s'agit, notamment, des réglementations de l'hôpital des Insensés de 1695 et de 1705 qui sont instructives en ce qui concerne certains acteurs dans ce domaine, en l'occurrence le personnel dirigeant de l'établissement et les parlementaires de la ville d'Aix ( ). En deuxième lieu, nous avons eu recours aux archives communales aixoises où nous avons trouvé des indices sur les règlementations de l'institution émises par le roi ou par le personnel de l'établissement concernant l'hôpital des Insensés aixois. Cependant, il faut noter que ce fonds concerne notamment la deuxième moitié du XVIIIe siècle et non le XVIIe siècle. L'étude de ce fonds est fondée sur l'inventaire sommaire de ces archives qui se trouvent dans le livre de Maurice Raimbault ( ). Des investigations concernant la deuxième moitié du XVIIIe siècle ont permis de reconstituer l'architecture du bâtiment, de dresser la liste des textes juridiques organisant l'administration de cet établissement et de recenser le nombre des femmes «insensées»
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