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Accidents de la circulation, noyades, incendies, épidémies et autres risques urbains sont au XVIIIème siècle, en Europe d'une manière générale et en France en particulier, des préoccupations quotidiennes pour les autorités. Liés au trop grand nombre de voitures, à l'état des rues, à leur étroitesse et à leur encombrement, etc. les accidents de la circulation à Paris font payer aux piétons un tribut tellement lourd que certains contemporains les qualifient de « massacres des fantassins ». Les noyades, que ce soit par accident ou par suicide, restent, dans la capitale du royaume, un phénomène inquiétant (plus de 300 entre 1764 et 1789 d'après le libraire Hardy). Il en est de même des incendies. Pour faire face aux désordres engendrés par ces accidents une véritable politique de prévoyance et de lutte est mise sur pied. Un front unissant les autorités médicales, politiques et administratives se constitue. Les intentions des autorités urbaines sont, certes, louables ; mais les résultats obtenus sont en de ça des ambitions affichées. Il faut dire que la très forte concentration des hommes à Paris, leurs activités incessantes, l'insuffisance des moyens financiers et bien d'autres raisons expliquent le demi succès de cette nouvelle politique de santé. Tous les observateurs, tous les voyageurs s'accordent à dire que le Paris du XVIIIème siècle est une ville tumultueuse. En effet c'est une ville qui explose et son expansion spatiale ne peut être freinée par la royauté. Sa population croit, ainsi que ses activités. Bref, elle fait peur et pose de nombreux problèmes de gestion aux administrateurs. Outre les problèmes de l'approvisionnement, de l'insalubrité, de l'hygiène, etc. il ya aussi, ceux relatifs à la sécurité des 600 000 habitants de la capitale. Il faut prévoir les multiples risques qui guettent les piétons, les passants dans les rues de la capitale, les spectateurs des théâtres et des foires, etc., car quand l'accident surprend, ses conséquences ne peuvent être que graves. ( ) Parmi ces accidents on peut signaler ceux liés à la circulation et dont les victimes sont généralement les piétons. Il y a aussi les noyades et les incendies. Dès la fin du XVIIème et le début du XVIIIème s. on cherche à protéger le Parisien de tous les risques et dangers urbains. Un véritable concept de la prévention apparaît avec la naissance de la nouvelle police en mars 1667. Cet intérêt pour la santé et la protection de l'individu fait des progrès considérables au XVIIIème siècle. Le siècle des Lumières est considéré, à juste titre, comme une période charnière en matière de prévention et d'organisation des secours aux accidentés de la vie quotidienne. En effet c'est au cours de ce siècle que fleurissent les préoccupations de santé publique. Des médecins, des chimistes, des hygiénistes et des administrateurs cherchent à lutter contre les accidents et leurs conséquences: entorses, luxations, fractures, blessures, brûlures, intoxication, noyades, etc. Les autorités administratives et médicales s'associent pour prendre en charge ces corps brutalisés et violentés par les accidents. Un véritable programme est adopté. L'effort se concentre sur tous les accidents qui peuvent arriver dans l'espace urbain. On cherche à les prévenir et à donner les premiers soins et secours d'urgence par la mise sur pied d'une nouvelle politique de santé. Devant l'hécatombe des décès par accident, l'approche la plus efficace, retenue par l'administration de Paris, consiste à prévenir et à assurer les premiers secours d'urgence. ( ) Ces mesures ne datent pas du XVIIIème siècle. Les premiers lieutenants de police, La Reynie et d'Argenson sont les initiateurs de cette nouvelle politique de prise en charge des blessés et des accidentés de la vie quotidienne. Leurs successeurs et plus particulièrement Sartine et Lenoir vont améliorer les services des premiers secours aux accidentés de la rue parisienne, aux noyés et aux asphyxiés.
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