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Les violences anti-institutionnelles furent le lot quotidien des universités au point qu’elles deviennent une des principales causes de l’inquiétude des pouvoirs publics. Ce phénomène est classé par la sociologie dans la catégorie des actions collectives. Le rapport conflictuel dans les campus universitaires n’est pas malheureusement un trait saillant des enquêtes sur le terrain. La notion de violence à l’université ne renvoie pas systématiquement à des agressions délinquantes. En effet, il faut distinguer entre les bandes qui expriment les actes d’un petit groupe centré sur la délinquance violente (une délinquance amateur et mal organisé) et une action collective organisée dominé par l’autorité charismatique d’un leader ou d’une dénomination politique et idéologique. L’apparition des violences proto-politiques est 1 ’une des caractéristiques de plus en plus spécifique à la situation contemporaine de nos cités complexes. Comme jamais au paravent une violence collective constitue un événement politique et social suscitant une couverture médiatique et une quantité impressionnante de colloque, d’écrits et de commentaires, ce qui se passe à l’université n’est-elle pas une face du phénomène de violence. Le conflit entre les jeunes et les institutions révèle une dégradation de rapports entre une jeunesse révoltée contre les institutions publiques. Si la violence ne s’adresse pas avec une intensité au Maroc, elle ne reste plus une spécificité européenne. Le projet de ces jeunes étudiants qui ne sont pas des délinquants ni véritablement des chômeurs. Au contraire, c’est une jeunesse intégrée dans le milieu social d’appartenance, poussée par des conduites émotionnelles et utilitaires contre un système qui lui semble opposé une fin de non-recevoir à ses projets. La symbolique du comportement violent montre tout simplement qu’il s’agit d’attirer l’attention et de se faire entendre. L’étude de ce phénomène manque jusqu’à présent des travaux et des recherches claires. L’appellation « violences anti-institutionnelles » est désormais récente. En fait, l’expression n’a ni qualification pénale ni définition opératoire. Ce sont dés actes juvéniles collectifs commis de manière ouverte et provocatrice créant dans la masse estudiantine un fort sentiment d’insécurité. Ces violences, ne sont ni ludiques ni crapuleuses. Elles se caractérisent par une culture hostile aux représentants des institutions et en particulier aux forces de l’ordre. En effet, ces violences sont le produit d’un engagement politique ou tout simplement elles sont le reflet d'une conduite ordinaire s’inscrivant dans l’insolence juvénile. La réaction contre le personnel politique et policier est due certes à la dégradation des rapports entre les jeunes et les institutions. Ce phénomène universel hante toutes sociétés et alimente le sentiment d’une démission des acteurs chargés de la régulation sociale.
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