| المستخلص: |
Le local est caractérisé par des spécificités qui constituent les bases du développement territorial. Autrement dit, le développement repose sur le principe de spécification des actifs à travers la recherche de ressources propres au territoire lui permettant de se différencier des autres (PECQUEUR, 2005). C’est dans ce sens que cette thèse propose de mener une réflexion sur le Système Productif de l’Attiéké (SYPA) et la manière dont il pourrait constituer un levier de développement territorial dans la localité de Dabou en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, l’hypothèse centrale retenue est que pour contribuer au développement territorial, le SYPA doit pouvoir atteindre trois finalités. D’abord il doit pouvoir assurer la valorisation de la ressource territoriale en l’occurrence l’Attiéké ensuite favoriser l’interaction et la mobilisation des acteurs et finalement permettre l’intégration dans une commune vision, des préoccupations économiques, sociales et environnementales. Pour appréhender ces trois finalités, outre les observations systématiques et participantes, nous avons eu recours à une enquête de terrain par voie de questionnaires et des entretiens en profondeur auprès des experts du système. Ces méthodes ont permis de collecter les données et informations qui ont servi à faire des interprétations à partir de l’analyse de contenu pour situer la valorisation de l’Attiéké, à appliquer la méthode MACTOR pour l’analyse du jeu des acteurs, et à estimer les paramètres socio- économiques pour appréhender les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Les analyses révèlent l’existence de plusieurs groupes d’acteurs à influences et dépendances différentiées autour de la production de cette semoule dont la spécificité s’explique à travers le processus de fabrication traditionnel dans lequel elle s’insère parfaitement. Dans le même sens, l’analyse a permis de montrer que la production d’Attiéké constitue une véritable activité économique quoiqu’informelle et fait l’objet de débours monétaires très importants (petit métier, gros business) tout en favorisant l’insertion des personnes vulnérables dont les femmes et les populations rurales. Cependant, nonobstant ces acquis, il ressort que le développement territorial ne suivra que si un processus de normalisation puis de labellisation est engagé pour la sauvegarde et la protection de cette spécificité Adjoukrou ainsi qu’une réorganisation des acteurs pour les rendre aptes à conquérir de nouveaux marchés.
|
