520 |
|
|
|d L'intégration des exigences environnementales par les différents secteurs économiques constitue une des priorités des sociétés développées. L’agriculture qui occupe prés des deux tiers du territoire national, a même à cet égard, une double responsabilité. Comme les autres activités elle doit réduits ses atteintes les plus flagrants aux milieux naturels, mais également promouvoir ses externalités positives liées à l'occupation et à la gestion des ressources en eau et des espaces ruraux. Au centre de tous les systèmes territoriaux, la problématique de gestion des ressources en eau occupe une place centrale. Elle constitue le socle fondamental des politiques de gestion des ressources naturelles, des politiques agricoles et agro¬industrielles, des politiques de villes et d’urbanisme, des stratégies et plans de développement rural, rurbain et urbain, et de préservation de la biodiversité et de l'environnement. La montée en puissance de l'intérêt porté à l'environnement constitue un des faits majeurs des deux dernières décennies dans l’évolution de l’agriculture Marocaine. Cantonnée au début des années 1980 aux politiques de la grande hydraulique, par la réalisation de barrages de rétention des eaux pluviales et par les réflexions de cercles spécialises, pour une agriculture prospère, la question de prise en charge de l'environnement par l'agriculture et l'évaluation des politiques de gestion des ressources en eau interpelle aujourd'hui tous les acteurs du monde agricole, mais aussi l’ensemble de la société civile. Dans un nouveau paysage Africain de coordination Sud Sud, de globalisation et de mondialisation où les repères politiques et économiques sont en pleine évolution, cet article aborde les questions fondamentales suivantes : Quelles évolutions connaîtront les relations entre agriculture et environnement en matière de gestion des ressources en eau, au cours des quinze prochaines années, et comment seront-elles régulées? Quelles sont les mutations envisageables du monde de l’agriculture, et notamment celui de l'agriculture oasienne? A quelles demandes d'environnement sont-elles susceptibles de répondre? Comment pourraient-elles se combiner, entre synergie ou opposition? Et pour aboutir à quels états du secteur agricole, de l'environnement et des territoires à l’horizon 2030? L'ensemble des acteurs de l’eau, de l’énergie, de l'agriculture et des forêts, de l'industrie et de l'équipement, de l'artisanat, du tourisme, de l'urbanisme, de développement rural et de l’environnement, sont partie prenante aux systèmes opérants et décisionnels, ils sont responsables de l'attractivité des territoires et des dynamiques de développement durable. Leurs démarches s'inscrivent dans le cadre d'une solidarité active, d'équité et de recherches coactives de solutions adaptées aux différentes questions environnementales et dont principalement la mise en place d’outils performants de gestion des ressources naturelles. En se projetant ainsi dans l'avenir, cet article se propose de placer au cœur du débat les marges de manœuvres des différents acteurs, l'organisation des filières de production et des services de vulgarisation, et les changements nécessaires à la construction d'une prise en charge responsable et collective des enjeux et perspectives des systèmes territoriaux de l'eau du Maroc.
|