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|d Le Bassin Minier de Gafsa (BMG), localisé au sud-ouest de la Tunisie, se caractérise par une mono-activité d’extraction et d’enrichissement de phosphate et occupe une place de prédilection dans l’échiquier économique national. Mais, c’est aussi un espace ségrégatif à base ethnique d’abord, socio-économique ensuite selon Belhedi A., (1992). Dès le début de son installation en 1886, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) avait faire appel à la main-d'oeuvre étrangère. La diversité d'origine des mineurs (Kabyles, Marocains, Siciliens, Soudanais, Européens…) tient à la faiblesse du peuplement local, outre le peu d’engouement de la population locale, plus attachée à son genre de vie semi-nomade. Jusqu’aux années 1940, Le (BMG) avait donc constitué un pôle d’attraction pour des migrants d’étrangers de pays voisins. A l’échelle nationale, la zone de recrutement interne des mines constituait une bande longitudinale à l’ouest de la Tunisie, allant du Jrid jusqu’à la région d’El Kef, avec une importance décroissante du sud vers le nord. À partir des années 1980, date de restructuration de la Compagnie des Phosphates de Gafsa, le BMG commença à perdre d’une manière remarquable son pouvoir créateur d’emplois (mise à la retraite anticipée, diminution du recrutement…) et son attrait comme source de génération de revenus miniers substantiels, contribuant à l’amélioration des conditions de vie. D’une zone attractive, le BMG est devenu une région plutôt répulsive, caractérisée par le départ de ses jeunes vers les villes du littoral et à l’étranger ; les villes minières d’El Metaoui, Om Laraies, Er Rdayyef et El Mdhilla commencent à perdre de leur population en raison de la récession économique et de l’insuffisance des solutions à la crise des activités minières surtout après la révolution de 2011. En outre, ces villes minières ont connu la même évolution en matière de structure interne ségrégative. A l’origine, seul le village des migrants européens s’était vu doté d’un certain nombre de d’infrastructures de base, d’équipements et de services essentiels. Progressivement, les tentes, habitats habituels des pasteurs semi-nomades aux alentours, ont été remplacées par des douars fixes construits en dur. Les cités (ou Douars) des autres migrants (y compris les tribus locales) nées spontanément, dans une forme d’hyper-ségrégation, ont rapidement engendré un centre commercial traditionnel (souk). Toutes ces installations ont formé les villes minières dont le site était choisi pour des raisons économiques, avec un centre-ville pas toujours distinct au point qu’on a parlé d’une «révolution de l’habitat», sans changer une dislocation socio-spatiale. Notre travail reconstitue l’effet des flux et reflux migratoires du BMG en s’appuyant sur des outils iconographiques, essentiellement des photos retraçant l’évolution du phénomène migratoire dans le (BMG) et de ses effets sur le paysage. De même la synthèse des résultats obtenus est présentée sous forme de cartes thématiques, de graphiques et d’organigrammes commentés. Le but est de montrer ce que peuvent apporter les différents éléments iconographiques (cartes, des graphiques, mais aussi de photos) à côté de brefs commentaires comme outils d’investigation et de visualisation de la migrat
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