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Les corps objets de cette étude sont des corps vieux de trois siècles, des corps dont les gestes, les maux, les douleurs, les souffrances et les automutilations sontdevenus à la fois support et représentation d'une protestation. Le témoignage de ces corps agités, martyrisés et tourmentés représente l'œuvre des convulsions et des convulsionnaires dans le Paris du XVIIIe siècle. Sur fond de querelle janséniste ( ) qui enrôle une bonne partie du clergé parisien dans la résistance à la bulle papale Unigenitus ( ), se développe une vague de miracles de guérison puis d'agitations corporelles qualifiées de convulsions. Mon propos se propose de suivre la trajectoire de ces manifestations corporelles. Le mouvement convulsionnaire, qui prend source au cimetière de Saint-Médard à Paris, va connaître une évolution en forme d'escalade: après des guérisons miraculeuses vient le temps des convulsions «guérissantes», suivi par des secours violents pour arriver au phénomène des crucifixions.
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