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Ordre religieux-militaire, l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem est dirigé à l'époque moderne par un Couvent qui, à Malte, groupe près de 600 hommes. Les Hospitaliers se partagent entre des nobles (les plus nombreux dans le Couvent) et des roturiers. Ils se définissent donc globalement par une triple nature nobiliaire, monastique et hospitalière, qui suppose des comportements corporels très différents et parfois difficilement compatibles, notamment pour les chevaliers qui rechignent à se plier aux vœux monastiques ordinaires, qui leur paraissent contraires à leur condition de nobles. Ordre religieux, devenu militaire au début du Xlle siècle dans le contexte des Croisades, l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem bénéficie d'une assise foncière européenne ainsi que d'un couvent outremer, situé successivement en Terre Sainte, à Chypre, à Rhodes et enfin à Malte à partir de 1530, qui rassemble des moines dont certains, les chevaliers de justice, sont également des soldats issus de la fine fleur de la noblesse européenne. Bien que des « sœurs » aient existé au Moyen Âge et que des couvents féminins dépendants de l'Ordre aient resurgi au XVIe siècle à Matte ( ), le Couvent de Malte se trouve être par définition un réservoir de corps masculins fermés au reste du monde, soumis à des règles strictes d'obéissance. L'Ordre de Malte doit donc parvenir à concilier les trois natures des Hospitaliers qui correspondent aux trois « corps » qui s'expriment : la nature religieuse de moines à qui s'imposent les vœux de chasteté, d'obéissance et de pauvreté, la nature nobiliaire de guerriers qui, bien que moines, doivent être éduqués et rompus à l'art militaire, et enfin la nature hospitalière des membres d'un ordre qui s'illustre dans l'assistance, notamment médicale, aux « pauvres du Christ » et plus généralement à tous les chrétiens en souffrance physique.
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