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Assia Djebar, dont la plume est encore dans l’encrier, a produit de nombreuses œuvres qui n’ont pas encore dévoilé leur sève. L’Amour, la fantasia demeure à notre sens, le roman le plus accompli, mêlant Histoire et histoire intimiste. Or, il est tout à fait légitime que l’une côtoie l’autre puisque l’intime ne peut être conçu sans son histoire événementielle qui contribue à la construction de l’identité de l’être du sujet. Le travail que nous nous proposons de faire ne peut se soustraire à cette réflexion sur l’Histoire, laquelle Histoire permet à un sujet de se substituer aux historiens de la période de la prise d’Alger pour la raconter en prenant appui sur des documents authentiques ; des documents d’un seul sujet collectif : «les envahisseurs». Car, l’autre sujet collectif se trouve dans une infériorité logistique qui ne lui permet pas d’être «écrivain» de sa propre histoire. Pour mettre en valeur cette écriture d’une histoire –celle de l’installation/ expansion coloniale, nous nous proposons de revisiter la période en question au travers le regard que la littérature porte sur elle. Afin de parvenir à un sens possible, les concepts théoriques de la sémiotique de Jean-Claude Coquet vont nous permettre de «mettre le sens dessus-dessous» pour une reconstruction optimale d’une signifiance. Pour cela, l’analyse des modalités données à lire dans le texte vont marquer et accentuer l’opposition entre deux sujets collectifs rivaux qui convoitent cependant un même objet de valeur, «la Ville Imprenable». Enfin, nous verrons comment la littérature peut-elle transcrire l’Histoire donc le réel et comment celle-ci raconte une autre histoire à chaque fois que le livre se l’approprie.
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