المستخلص: |
C’est à travers une approche analytique et comparative d’éléments représentatifs de l’œuvre littéraire et cinématographique d’Assia Djebar, que cette étude explore les enjeux et les effets des corrélations entre la femme et l’histoire. Elle interroge plus particulièrement le rôle et la place que La femme sans sépulture, La Nouba des femmes du Mont Chenoua et La Zerda et les chants de l’oubli assignent aux femmes. Enfin, cette communication sera l’occasion d’évoquer en filigrane l’ampleur de l’histoire comme thème d’écriture dans la production littéraire d’expression française de Djibouti. «La commande, par la télévision algérienne, d’un film sur le Mont Chenoua et la région de Cherchell qui l’avait vue naître, est pour elle l’occasion d’une triple rencontre : avec les femmes de son pays, avec leur langue, avec l’histoire» affirme Jeanne-Marie Clerc dans son titre L’influence du cinéma sur l’écriture romanesque d’Assia Djebar. En effet, l’œuvre prolifique et contemporaine de l’académicienne franco-algérienne, tant dans son versant littéraire que cinématographique, tisse des relations consubstantielles entre deux thématiques de prédilection : la femme et l’histoire. Mieux encore, cette double problématique d’écriture, jetant une passerelle entre son parcours d’historienne et de femme de lettres, configure l’essence de son œuvre: La mémoire est corps de femme. Quelle lecture faire des échos que se renvoient la Femme et l’évocation de l’histoire ? Dans ses romans et ses documentaires comment Assia Djebar entremêle les pages, les images et les sons pour «inscrire», «réinscrire», «retranscrire» les chants gorgés de souvenirs et témoigner des parcours et destins des femmes ? Comment l’œuvre djebarienne raccommode de l’intérieur la toile de l’histoire algérienne par les motifs féminins et les voix «tisseuses» et «passeuses» des mémoires de son pays et fait du corps de la femme une écriture.
|