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Les artistes du XXe siècle se sont largement appropriés les mécanismes de représentation de la société de consommation par l'usage d'images extraites de leur contexte, par l'effacement de l'origine et de l'auteur des sources, par la spectacularisation des représentations, ou encore par la banalisation des sujets. La publicité, les loisirs, les médias, quant à eux, ont assimilé des logiques créatives relevant originellement de l'art. Fredric Jameson, cité par Rosalind Krauss dans Voyage on the North Sea, note ainsi que la postmodernité est caractérisée par une saturation par l'image rendant obsolète l'idée d'une autonomie du champ esthétique. Ces processus d'emprunt, de détournement, d'intégration conduisant à une désautonomisation des champs d'activité humaine sont en œuvre dès les années 1960 avec le travail d'Andy Warhol et le pop art, mais, en ce début de XXIe siècle, la facilité d'accès au contenu sur Internet semble décomplexer encore d'avantage l'usage des images et généraliser leur appropriation, si bien que l'interpénétration des champs semble s'intensifier. Si chez certains artistes ces gestes traduisent une forme de compromission de l'art avec le système capitaliste, ils constituent chez d'autres le moyen de le remettre en cause.
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