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الظاهرة القائدية فى الشعر الشفوى بالمغرب : العيطة العبدية نموذجاً

العنوان بلغة أخرى: Leadership in Moroccan Oral Poetry : The Example of Abdiyah Ayta
العنوان المترجم: Phenomenon in oral poetry in Morocco: Al-Aita Al-Abdia is a model
المصدر: الثقافة الشعبية
الناشر: أرشيف الثقافة الشعبية للدراسات والبحوث والنشر
المؤلف الرئيسي: اشتيوى، أحمد (مؤلف)
المجلد/العدد: مج11, ع43
محكمة: نعم
الدولة: البحرين
التاريخ الميلادي: 2018
الشهر: خريف
الصفحات: 152 - 161
ISSN: 1985-8299
رقم MD: 928043
نوع المحتوى: بحوث ومقالات
اللغة: العربية
قواعد المعلومات: HumanIndex
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المستخلص: In the Asifi region, Abdiyah Ayta’ is an important element of folk culture in the Kingdom of Morocco. Researchers who study history, politics, literature, and sociology benefit from its rich cultural legacy; which includes information about the historical, cultural, traditional, artistic, and musical facets of Moroccan society. Although it includes singing, performing and dancing, Aytas main pillar is historical oral poetry a type of ancient folk poetry that can be considered the first Arab Moroccan poetry. It was brought to Morocco by Arab tribes who came from the East; these tribes added their contributions to the melting pot of authentic Berber musical rhythms. Just as a chameleon changes colour in response to its surroundings, these forms of oral poetry were coloured by different periods of history in Morocco, so they reflect Moroccan society, culture and tradition. Today exploring the oral poetry of Ayta, especially the distinguished Abdiyah style of Asifi city and the Abda region, is an attempt to highlight the role that folk culture and elite written culture play in reflecting the nature of a community. Moreover; it is also to explore the ways in which culture offers insights into a community's lifestyle and ways of thinking. Moreover; this heritage poetry contains gems that make it possible to answer historical and cultural questions that are still relevant today. This study deals with a considerable portion of the Abdiyah Ayta art form and discovered that this kind of singing reveals a great deal about the tribal community and its oral traditions in Asifi and Morocco. It also focuses on the portrayal of leadership in the sung poetry of Abdiyah Ayta; this poetry makes reference to politics by alluding to some of the characteristics of the leader of Abda and its suburbs (characteristics that are not usually obvious). To address the topic more broadly the process started with a conceptual study which tackled the definition of Ayta as oral and sung poetry and traditional music. It was shown that Ayta is a Bedouin art form that Arab tribes brought to Morocco. This art form consists of sung poetry that describes village life and villagers' ways of expressing themselves. These mostly anonymous texts were collectively composed at different times. The result is poetic texts that were combined using the ‘Hattat’ technique and sung to a rhythm provided by traditional instruments; the performance is inspired by the rural environment. We identified Abdiyah Ayta as an example of heritage that can be found throughout Morocco. Influenced by the place in which it appears, it is known as Al Mirsawif in Al Shawyah and Casablanca, Al Huzi’ near Marrakesh, and Al Hasbawi9 or Al AbdV in Asifi. Leadership connected the capital of Morocco - where the sultan lived - and the city's outskirts, where the tribes lived. The method of governance, the leaders9 power; and their luxurious lifestyles had impacts on the tribe's economy social life, music, and singing styles. This is evident in Aytals texts; Abdiyah Ayta in particular reflects the authority and power of the southern leaders, who were more dominant than other Moroccan leaders. The last part of the study addressed leadership in the poetry of Abdiyah Ayta; this genre of poetry describes the leaders9 ways of governing and their lifestyles while depicting their tyranny and the suffering of the tribes. In conclusion, the study recognised folk culture's role in the poetry of Abdiyah Ayta and its expressive techniques, its role in disseminating information, and the ways in which it enhances aesthetic values and musical performance. La ‘îta abdienne de la ville d’Asfi est Tune des composantes importantes du patrimoine culturel du Royaume du Maroc. Elle fait partie d’un riche héritage culturel et représente un vrai terrain d’étude pour le chercheur en histoire, en littérature, en sciences politiques ou sociales, en raison des informations importantes qu’elle apporte sur l’histoire, la culture, les traditions, les formes et les genres musicaux et artistiques au sein de la société marocaine. Même si la ‘îta est d’abord chant, musique et danse, son socle n’en reste pas moins cet ensemble de poésies orales populaires que la mémoire a véhiculées depuis les temps les plus reculés et qui représentent la source de la poésie marocaine de langue arabe, venue avec les tribus arabes d’orient qui s’étaient fixées au Maroc. Cette première poésie s’est mélangée avec les modes et rythmes musicaux berbères qui étaient cultivés par les populations autochtones, avant de prendre, telle la peau du caméléon, diverses colorations, au gré des périodes historiques par lesquelles le Maroc est passé, reflétant ainsi les évolutions sociales et culturelles et les us et coutumes du pays.

L’auteur essaie, à travers l’examen approfondi des thématiques de la poésie orale de la ïta, et en particulier de ce type de ‘îta appelé abdia qui caractérise la ville d’Asfl et la région d’Abda, de mettre en valeur la contribution de la culture populaire à l’expression, à côté de la culture savante écrite, de l’essence de la société et des multiples courants qui l’agitent, mais aussi à la formation d’une image de la nature, des modes d’existence et de pensée de cette société. Mieux encore, les oeuvres d’envergure et les précieuses réussites de cette poésie sont à elles seules capables de répondre à des questions historiques et culturelles qui ont longtemps représenté des énigmes pour les chercheurs et dont les effets sont encore perceptibles, aujourd’hui. Lauteur a étudié une partie des nombreuses thématiques contenues dans ces chants qui ont gardé la mémoire d’une quantité non négligeable de poésies orales de la ville d’Asfi et, plus généralement, du Royaume du Maroc. Il a notamment mis l’accent sur la place centrale donnée par la poésie chantée de la ‘îta abdienne à la figure du chef, ou, en d’autres termes, sur les aspects politiques de cette poésie qui ne se sont du reste pas seulement manifestés à travers cette image du leader qui prédomine dans les villages et bourgades d’Abda, mais aussi à travers l’évocation des épreuves subies par les populations de cette communauté tribal et des luttes que ces populations ont menées, à Tépoque, contre le pouvoir du makhzen et ses hommes. Par souci de rigueur méthodologique, l’auteur définit, au seuil de cette étude, la 7ta, en tant qu’elle est chant, poésie orale et musique traditionnelle. Il explique que la ‘îta fait partie des arts du désert, celui-là même où s’étaient fixées les tribus arabes à leur arrivée au Maroc, et qu’elle renvoie à des textes poétiques oraux, à caractère historique et de forme close. Ces textes qui décrivent l’existence et le mode de vie et de communication des villageois ont été produits de façon collective et sur diverses périodes, par des créateurs restés le plus souvent anonymes. Il en est résulté des séquences poétiques disparates qui ont été reliées les unes aux autres au moyen des hatta (au pluriel, hattat, mot qui signifie : pause, station) afin que le chant soit structuré selon un rythme musical construit et ascendant, par le moyen d’instruments de musique primitifs et traditionnels, inspirés par le milieu villageois sur le mode du nidâ (l’appel, l’exhortation). L’étude définit en outre la ‘îta comme partie d’un patrimoine répandu sur l’ensemble du territoire marocain et portant dans chaque cas l’empreinte de la zone géographique où il s’est implanté. On trouve ainsi le genre dit al mersaoui à Chaouia et à Casablanca, le housi dans les environs de la ville de Marrakech, le hasbaoui et Tabdi dans la ville d’Asfi. En quoi consistent, à présent, les aspects relatifs au culte du chef, de cette figure qui a incarné un mode de gestion du territoire sur la base du rapport entre la capitale où réside le sultan et les extrêmes de l’Etat où dominent la tribu et le clan (‘achira)? Même s’il s’agit d’un certain mode de gouvernement, le pouvoir autoritaire qu’exerçaient ceux qui étaient en charge des affaires - chefs, gouvernants, gouverneurs -, le faste dont ils jouissaient et le despotisme dont ils faisaient preuve n’en étaient pas moins devenus une véritable réalité sociale qui a influé sur l’économie et l’évolution sociale de la tribu et pesé de tout leur poids jusque sur le type de chant et de musique développé par la population. C’est ce que révèlent les textes de la îta, et en particulier de la ‘îta abdienne qui a consigné la geste des gouverneurs du sud qui étaient les plus respectés et les plus craints de tout le Maroc. La dernière partie de l’étude est consacrée à la place de choix qu’accorde la ‘îta abdienne aux chefs ainsi qu’à la façon dont cette poésie décrit leur exercice du pouvoir , leur style de vie, leur tyrannie et les souffrances qu’ils ont infligées aux villageois. A travers l’exemple de ce type de ‘îta, l’auteur réaffirme, au terme de sa réflexion, le rôle de la culture populaire - tel qu’il apparaît dans la poésie de la îta abdienne - quant à l’expression de l’identité et la relation des faits historiques, au moyen de tableaux d’une grande beauté artistique et de prestations musicales à grand spectacle.

ISSN: 1985-8299