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|d Dans un premier temps, il a fallu dégager les substrats, d’ordre historique de l’engouement de la jeunesse marocaine pour l’Espagne. Colonisateur du pays dans les temps révolus, l’Espagne devient la terre des rêves, terre à la fois lointaine et si proche. Ensuite, ont été abordées les conditions économiques et sociales du Maroc des temps présents et leur impact sur la jeunesse de petite condition. Une jeunesse, ne connaissant que le chômage, n’a qu’un seul rêve: Partir. Traverser le détroit, affronter même la mort, mais se retrouver sur cette terre d’asile où les possibilités d’un avenir meilleur s’offrent à tous. L’essentiel de l’étude a été ensuite consacré au cheminement de ce rêve tant caressé par Azel, personnage principal du roman, passant du mirage de ce rêve à sa réalité qui ne se dévoile que progressivement. Arrivé en Espagne et à l’investigation de Miguel, son protecteur, Azel accepte petit à petit de se désister de ses principes essentiels ceux de sa race et de sa société. Non seulement, c’est la perte de l’identité, mais plus cuisante encore, c’est la perte de son respect pour lui-même. Le rêve de l’Espagne, le mirage de partir se transforment en un cauchemar, sorte de descente en enfer qui ne pouvait prendre fin qu’avec la mort. Raman témoignage, "Partir" de Tahar Ben Jelloun conserve jusque nos jours son actualité puisque le problème de l’immigration clandestine, nourrie toujours par ce rêve avorté, ne cesse point de prendre des proportions de plus en plus tragiques.
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