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Le présent article aborde la question du vide de l'existence, du terrorisme et de l'engagement politique dans la pièce théâtrale, Les Justes, d'Albert Camus. Nourrie de philosophie et d'histoire, le texte s'annonce par un dialogue politique qui met en valeur la thématique du courage et de la violence politique. Comme paradigme de création littéraire, le terrorisme conduit le dramaturge à s'intéresser au despotisme russe à travers la figure du grand-duc Serge. Mais l'absurdité politique émerge plus par une sorte de renversement de valeurs et de rôles : le terroriste, paradoxalement, croit jouer un rôle moral -qui serait en faveur d'une justice sociale- alors qu'il est jugé criminel et inhumain. Cette idéalisation de la justice induit un comportement particulier faisant du « juste » terroriste un martyr. L'analyse des éléments de cohérence et de cohésion (les indices textuels) répertoriés dans l'œuvre théâtrale permet de comprendre que le langage théâtral d'Albert Camus, au-delà de l'apparence trompeuse de la question politique, est chargé d'ambiguïtés; et tout ceci élabore une poétique théâtrale qui apporte un démenti à toute illusion référentielle.
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