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Au XXIe siècle, la migration se présente sous des formes horribles. Le naufrage de Lampedusa sur les côtes italiennes en octobre 2013 le démontre à suffisance. La littérature par ce fait devient le porte-parole. Elle suscite des réflexions autour de cette problématique hier comme aujourd'hui. Le déplacement des hommes, des femmes et des enfants devient une préoccupation littéraire. L'image de la migration s'écorne au vu des atrocités observées par les corps en mer. Le roman francophone fait de ce phéno-mène son champ de bataille. Parmi ces auteurs, on retient Abdourhaman Waberi, Calixte Beyala, Maryse Condé etc. À travers leurs écrits, la migration occupe une place de choix. La présente réflexion sur le mythe du corps sujet en situation migratoire ne fait pas exception. Elle nous fait scruter deux romancières d'un style alerte et pointu. Jamais le mythe du corps sujet n'a autant eu sa pleine signification chez nos auteures Fatou Diome et Amaka Brocke. Leurs textes présentent une autre considération du voyage et de l'errance. Le déplacement de leurs personnages vers d'autres territoires semble être une preuve matérielle de réussite sociale. C'est de plus, une fixation sur la mobilité des femmes du tiers-monde pour les pays riches. Il s'agit d'une écriture migratoire en tant que lieu d'émancipation, d'espoir, de stabilité, de réussite et de l'affirmation de soi. Sous l'angle thématique assorti du comparatisme, cette étude s'interroge sur le symbole de l'intelligence, de la sagesse à figure du mythe d'Ulysse sur un corps qui pense. Ce discours entend s'inscrire dans l'axe de l'engagement. Il milite dans la logique de l'esprit classique. Il fonde ses espérances dans la théorie de Jean-Paul Sartre, d'Albert Camus, d'Émile Zola, de Raymond Aron et d'André Breton pour qui la littérature est un instrument de lutte. Cette fonction de la littérature reste utile pour l'Afrique hier aujourd'hui et demain car ce continent est partagé entre l'enracinement et l'ouverture au monde.
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