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A.S. Fall présente dans son oeuvre romanesque différents modes d’échanges, avec leurs avantages et leurs désavantages. La pratique de l’aumône, malgré sa dimension humaniste, essentielle à l’économie d’un pays, apparaît comme un sérieux frein à son avancement vers une économie formelle. Les petits métiers, par contre, semblent construire la société dans ses fondations, en-dehors de l’intervention du législateur. La solidarité sociale, non religieuse, a de même pour but la survie des membres d’un groupe en distribuant nourriture et argent en provenance de différentes sources, mais peut aussi faire des victimes sur son passage en se retournant contre ses donateurs, d’autant plus que des habitudes s’instaurent dans des relations duelles entre donateurs et donataires habituels. Autour de cette notion de potlatch deux héros s’affrontent, en positif et en négatif, selon une construction en miroir, l’une en pleine ascension sociale et l’autre qui, avec ses dépenses à outrance, est poussé vers sa chute. Voilà que l’influence occidentale vient interrompre le flux des biens et mettre certains personnages au ban de la société. Cependant, les femmes soutiennent leur mari dans sa course à l’ascension sociale, dont elle est l’insigne en cas de polygamie, surtout si elle ne poursuit pas d’activité lucrative et n’a pas de ressources personnelles, d’abord parce que cela est dans son propre intérêt. Sous l’influence de l’Occident s’instaure petit à petit, par l’auto-entrepreneuriat et la fonctionnarisation des personnages, une économie à salariat qui prend ses distances par rapport à l’économie informelle.
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