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Sade as a Picture Maker

المصدر: آداب وإنسانيات
الناشر: الجمعية التونسية للدراسات الأدبية والإنسانية
المؤلف الرئيسي: Heni, Lassaad (Author)
المجلد/العدد: ع11,12
محكمة: نعم
الدولة: تونس
التاريخ الميلادي: 2022
الصفحات: 57 - 72
DOI: 10.47517/1916-000-011.012-011
ISSN: 2286-5705
رقم MD: 1269932
نوع المحتوى: بحوث ومقالات
اللغة: الفرنسية
قواعد المعلومات: AraBase, HumanIndex
مواضيع:
كلمات المؤلف المفتاحية:
Sade | Violence | Crimes | Sadism | Torture | Genocide | Images
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المستخلص: In an international context, which is increasingly marked by the unleashing of images of human violence as evidenced in this case by the atrocities perpetrated by the Islamic State or by the military authorities of Myanmar (Burma), the return to the obscene literary production of the Marquis de Sade finds its justification. Indeed, this eighteenth-century man of letters, who is considered the epitome of the psychic disorder of sadism since Richard Von Krafft-Ebing's famous book Psychopathia Sexualis (1885), had persued a lifelong cultivation and amplification of images of human evil and cruelty. In doing so, he had the purpose of confirming the universal human's inclination to inflict pain on others for the sake of pleasure. In fact, Sade is the precursor, on an individual scale, of theorists and directors of modern collective ceremonies of torture and genocide, like Mussolini, Hitler or more recently the bloodthirsty executioners of Daesh. Moreover, the dazzling technological progress made in the field of mass media and social networks have enabled people all over the world to witness the most hallucinating crimes against human dignity. Accordingly, Sade's fantasies find strong reverberations today. He is perhaps the first author to open Pandora's box, at least on a literary level, to the evils endured by humanity today. It should not be forgotten in this regard that Sade is "true" only in the text and that when it comes to the creation of images he suggests more than he affirms or says.

Dans un contexte international qui est de plus en plus marqué par le déchaînement des images de la violence humaine comme en atteste en l'occurrence les atrocités perpétrées par l'État islamique ou par les autorités militaires du Myanmar (Burma), le retour à l'oeuvre obscène du marquis de Sade trouve sa justification. En effet, cet homme de lettres du XVIII e siècle, qui est considéré comme l'incarnation par excellence du dérèglement psychique du sadisme depuis le fameux livre Psychopathia sexualis (1885) de Richard Von Krafft-Ebing, n'a cessé sa vie durant de cultiver et d'amplifier les images de la perversité et de la cruauté humaines dans le seul but de confirmer, pense-t-il, le penchant universel des hommes au plaisir de faire souffrir autrui. Sade s'impose de ce fait comme le précurseur à l'échelle individuelle des théoriciens et des metteurs en scène des cérémonies collectives modernes de la torture et du génocide à l'instar de Mussolini, d'Hitler ou plus récemment des bourreaux sanguinaires de Daech. D'ailleurs, c'est grâce aux progrès technologiques fulgurants réalisés dans le domaine des mass-médias et des réseaux sociaux que nous, hommes des XX e et XXI e siècles, avons la «chance» d'assister aux spectacles les plus hallucinants et aux représentations les plus insolites en matière de crimes et d'atteintes à la dignité humaine. C'est dire en fin de compte que tout ce qu'a imaginé et fantasmé le Marquis était en deçà des «prouesses» et des «records» de nos contemporains en ce domaine. Il n'empêche que cet auteur demeure comme celui qui a été peut-être le premier à ouvrir la boîte de Pandore du moins littérairement aux maux dont souffre l'humanité de nos jours. Il ne faut pas oublier à ce propos que Sade n'est «vrai» que dans le texte et qu'en matière de création d'images il suggère plus qu'il n'affirme ou ne dit.

ISSN: 2286-5705