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Chambon de Montaux, premier médecin des armées, inspecteur général des hôpitaux et membre associé de la Société Royale de Médecine à la fin du XVIIIe siècle en France, est aussi l'auteur d'un traité intitulé Des maladies des filles. Considérant les troubles du comportement comme le premier signe des dérèglements chez les célibataires du sexe féminin, Chambon de Montaux décrit les pathologies physiologiques qui s'ensuivent pour les malades en optant pour les théories « fluidiste », des vapeurs et de « l'ébranlement des nerfs ». C'est que, pense-t-il, l'excitation de la matrice par la rétention et la fermentation de la matière séminale provoque « l'hystéricisme », « l'épilepsie symptomatique », « la démence », « ia fureur utérine », etc. Ne se contentant pas de décrire les dysfonctionnements physiologiques, Chambon de Montaux en analyse les origines, en mettant en relief les facteurs sociaux et moraux (virginité et abstinence). Il présente aussi un ensemble de moyens thérapeutiques dans le but à la fois de décongestionner l'utérus et de calmer l'imagination des malades. Notre propos ne concerne pas seulement le contenu de ce traité, mais nous posons aussi des questions relatives aux références de l'auteur et à l'originalité de son analyse dans le contexte du XVIIIe siècle. Le mystère de la procréation suscite tout au long de l'époque moderne un intérêt particulier pour le corps de la femme. Celui-ci est régulièrement scruté dans son anatomie et sa physiologie, mais aussi ses pathologies. Aussi les travaux concernant les maladies des femmes abondent-ils. La liste est longue, de Jean Liebault au XVIe siècle ( ) à Jean Astruc à la fin du XVIIIe siècle ( ). Une liste ( ) à laquelle on ne saurait omettre d'insérer les traités de Chambon de Montaux parus dans les années 1780, particulièrement celui intitulé Des maladies des filles ( ) qui reste un des rares travaux sur un sujet peu traité, à savoir les pathologies de la fille célibataire ( ). C'est à ce titre qu'il nous intéresse ici. En quoi donc la pathogénie concernant les affections de la célibataire est-elle différente de celle de la femme mariée et quelle thérapeutique préconise notre médecin pour soigner les maladies des filles ? Mais tout d'abord, qui est Chambon de Montaux et où se situe ce traité par rapport à toute son œuvre ?
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