المستخلص: |
Ayant eu le privilège et l’audace de faire démarrer la première traduction officielle d’une de ses oeuvres aux Etats-Unis, Femmes d’Alger aux presses universitaires de Virginie (1999), j’eus le bonheur de recommencer avec Les Enfants du Nouveau monde pour The Feminist Press (2006) à New York. J'ai ainsi mis la main à la pâte au moins sur ces deux oeuvres fondamentales du corpus djébarien. Pour chacun de ces projets, ma collaboratrice à part entière fut Marjolijn de Jager, qui avait sans doute la tâche la plus ardue : produire une version d’un premier jet sur laquelle nous pourrions ensuite retravailler ensemble. Traductrice émérite d’une grande générosité, Jager obtint même le prix de la traduction pour Femmes. Elle accepta toutes les modifications que j’eus l’humeur de lui suggérer (plus de vingt pages pour Femmes), car elle ne connaissait pas l’Algérie, ni les rues d’Alger ni celles de Blida, encore moins leur aspect à l’époque choisie par la romancière. Quiconque a lu Djébar soigneusement comprendra toute l’importance de ces petits détails topographiques. Or Djébar dans les années ’90 avait déjà été abondamment traduite, souvent sans sa permission et quelquefois sans son aval. Il me fut donc compliqué d’obtenir son accord. Avoir sa collaboration, et réussir en plus à ce qu’elle accepte de longues heures d’interview pour que je puisse rédiger l’introduction qui accompagnerait chaque traduction, cela rendait ces projets à la fois plus simples et, fierté pointilleuse d’un auteur aidant, infiniment plus délicats.
|