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La problématique de l'altérité dans la littérature se prête à un vaste champ de réflexion. Le regard sur soi permet d'affirmer une identité tantôt intime, tantôt plurielle et complexe. Cette affirmation de soi s'opère grâce à l'autre, à l'espace-temps de l'altérité, à la subjectivité de l'altérité et à la découverte de l'autre. Condé dans son roman Moi…Tituba la sorcière a fait un choix générique pour se permettre de présenter un panorama varié de l'Autre. La narratrice est marquée par cet Autre, qu'elle doit côtoyer quotidiennement, apprivoiser et apprendre à le connaître. Ses relations sont grandement problématisées et anodines que ce soit ses relations avec les hommes ou avec les femmes. Cet Autre implique aussi des jugements de valeur tranchés entre l'homme blanc et l'homme noir. Ce roman permet de penser l'homme de manière différente ainsi que la diversité de la catégorie, tout en y intégrant la diversité de la religion, des coutumes ou tout simplement le pays d'origine. Cette vision se base sur le fait que l'Autre a la faveur du rapport de force preuve de supériorité d'où est instaurées les atroces pratiques de l'esclavage et autres. Condé soutient l'idéologie de la suprématie masculine blanche, qui opère sa domination à travers l'oppression impérialiste, capitaliste, raciste et sexiste. La différence entre les femmes-Autre- de ce récit et la narratrice n'est pas envisagé par Condé comme une barrière qui les séparent les unes des autres mais plutôt comme une barrière qui les solidaire et la preuve c'est que Tituba dans ce roman n'a pas hésité de les aider.
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