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|b Algerian society is living in a context of plurilingualism characterized by the use of Standard Arabic, French, Berbère, and Algerian dialects. Not only has this situation fashioned its speaker’s linguistic imagination but also impacted the literary output in the country. Besides psycho-linguistic, aesthetic or thematic considerations, writers’ linguistic choices have most of the times been determined by historical, political or editorial decisions. In Algeria, the first generation of writers emerged using French in order to denounce colonialism. It has been followed by a second generation after the independence for whom French offered the possibility to oppose unilateral political decisions at that period. On its part, Arabic written literature effectively started at the beginning of the seventies amidst a highly spirit of Pan-Arabism and cultural patriotism whereas the political reforms which followed the 1988 mass protests marked the real advent of the berbère literary creation. If some analysts consider this literary plurilingualism as a cultural consolidation and openness to foreign cultures, others apprehend this phenomenon. According to them, this transition between cultures is much more a “de-culturation” rather an acculturation. Therefore, literary translation as an inter-textual, inter-linguistic and intercultural activity, offers the opportunity of a trans-cultural vision which will certainly promote the acceptance of others and foster the living together.
|d L’Algérie se caractérise par une situation de plurilinguisme sociale : l’arabe standard ; le français ; le berbère et l’arabe dialectal. Une situation qui a non seulement conditionné l’imaginaire linguistique de ses locuteurs mais a aussi influencé la production littéraire dans le pays. Ainsi, le choix de la langue d’écriture des écrivains algériens a de tout temps obéi à des conditions non seulement pycho-émotionnelles, esthétiques ou thématiques mais aussi historiques, politiques, ou éditoriales. Les premières oeuvres littéraires algériennes étaient d’expression française avec une première génération d’écrivains qui a utilisé la langue française pour dénoncer le colonialisme. Elle sera suivie après l’indépendance par une autre génération qui utilisera de son côté le français pour s’opposer aux pratiques politiques de l’époque. Les années soixante-dix connaîtront l’émergence de la littérature algérienne d’expression arabe dans un climat de panarabisme et de patriotisme culturel aigu. La littérature berbère, quant à elle devra attendre le début des années quatre-vingt-dix et l’ouverture politique qui a suivi les évènements d’Octobre pour connaitre un vrai départ. Si certains considèrent ce plurilinguisme littéraire comme un enrichissement de la culture locale arabe et berbère et en même temps une ouverture sur d’autres cultures étrangères, d’autres appréhendent ce phénomène avec beaucoup de méfiance. Pour eux, cette transition d’une culture à une autre est loin d’être une simple acquisition d’une culture distincte, en d’autres termes, une acculturation. Elle représente, plutôt la perte ou le déracinement d’une culture antérieure. A cet effet, la traduction littéraire, étant une pratique à la fois intertextuelle, interlinguistique et interculturelle, est en mesure de proposer une vision transculturelle basée essentiellement sur l’acception de l’autre et la promotion du vivre ensemble.
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