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|d Les interventions sur le corps humain trouvent leurs origines dans l'Antiquité. Leurs buts sont multiples, par souci de préservation ou de conservation du corps ou même juste pour l'ornement et l'embellissement. De nos jours, ce dernier mode d'intervention devient très en vogue. Un acharnement dans les modifications opérées sur le corps dans un but purement esthétique se fait sentir. Chose compréhensible, sachant qu'un «corps beau» est une valeur sûre pour plaire et pour attirer l'admiration d'autrui. C'est, peut être, pour cette raison que l'homme n'a cessé d'épuiser dans ses ressources pour être conforme à la norme de beauté prescrite par la société, ou au groupe social auquel il appartient. Ce souci de plaire a traversé le temps et les Français du XVIIIe siècle ne se sont pas dérobés à la règle. Les interventions esthétiques sur le corps ont toujours suscité des divergences dans les attitudes. Certains demandent de limiter les interventions sur le corpsaux fins sanitaires, d'autres ne trouvent pas de mal à élargir le champ de ces interventions et légitiment ainsi les considérations esthétiques. Le XVIIIe siècle connaît ce débat. Un débat qu'il est difficile de suivre à partir de témoignages privés ou d'archives spécialisées et dont on trouve écho, en revanche, dans la production culturelle de l'époque: dictionnaires, ouvrages des philosophes, traités de moralistes et de théologiens et surtout études de médecine et de chirurgie, etc. Précisons que notre propos concerne ce qu'on appelle à l'époque le corps «différent», «hors norme», ou encore «difforme».
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